- Concept inédit et écriture fine
- 60 secondes pour accomplir des tâches
- Touches de profondeur et thèmes matures abordés
- Oeuvre minimaliste à découvrir pour son gameplay et sa critique sociale sur l'écologie et la lutte des classes.
Débarqué sur Steam en avril dernier, édité par Devolver, Minit est un petit jeu des plus original. Doté d’un concept inédit et d’une écriture plus fine qu’il n’y parait, Minit casse les codes d’un genre vu et revu depuis des décennies, le zelda-like.
60 secondes :
Après une (très) brève introduction, le jeu nous lâche dans un univers 2D noir et blanc rétro, qui nous rappel l’âge d’or de la Game Boy. Une maison (la nôtre), quelques maps à visiter et aucune information sur ce que le joueur est censé accomplir… C’est après avoir ramassé une épée qui traînait là que le jeu nous livre son premier compte à rebours… 60 secondes.
Une minute à l’issue de laquelle le héro décédera sans ménagement. De retour dans notre maison, le compte à rebours redémarre… D’un coup, sans que le jeu ne nous ai rien expliqué, il devient évident qu’il va falloir avancer avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête. Il faut donc explorer, et très vite ! La recette ici est plus que classique, chaque nouvel item permet d’accéder à différends chemins vous permettant de progresser dans l’aventure en débloquant de nouvelles zones. De rares maisons nous permettent de choisir un nouveau point de départ pour explorer de nouveaux horizons.
Cette minute qui sonne d’abord comme une contrainte, pourrait paraître frustrante. Elle nous incite finalement à explorer les moindres recoins d’une map qui regorge de secrets et d’informations à récolter pour la suite. Mieux, elle nous incite à « optimiser » nos déplacements, nos allers retours ou encore à trouver des raccourcis. A nous demander constamment si on aura le temps d’atteindre tel endroit, de vaincre tel ennemi. Et c’est ici que réside la touche de profondeur qui fait de Minit, un jeu vraiment prenant !
Se basant sur un gameplay simpliste (seulement deux touches, pour frapper et se suicider) Minit s’avère finalement assez technique lors de certains passages ou perdre du temps revient a perdre la vie. Si l’expérience du die and retry peux parfois être frustrante, rien n’est insurmontable et il est bien rare de rester bloqué très longtemps.
La Minit anticapitaliste :
Mais réduire Minit à son simple concept serait cruel. Le design pixel s’avère certes aussi minimaliste que le gameplay, il s’en dégage pourtant charme réel teinté de nostalgie. Servis par une BO rythmée et des bruitages impeccables, le jeu nous dépeins des ambiances variées et des personnages hauts en couleurs.
Enfin, le jeu surprends dans les thèmes qu’il aborde. Plus matures qu’il n’y parait, il se penche notamment sur la condition ouvrière ou encore l’écologie. En lorgnant vers la thématique de la lutte des classes, Minit se révèle très critique envers les puissants qui asservissent la nature et l’homme pour leur profit. Non sans humour, les situations qui nous sont présentés ici révèlent des enjeux inattendus pour un titre de ce genre.
Sans doute un peu court, Minit aurait gagné a étoffer encore son propos. Comptez entre 1 et 2 heures pour finir votre première partie, comptez le double si vous souhaitez trouvez tout les secrets. Un mode NG+ vraiment intéressant vient saupoudrer la formule. Dans celui-ci, votre épée est cassée, le compteur passe à 40 secondes et les quêtes et emplacements d’items/monstres sont modifiés. Bien plus retord, ce mode mettra vos nerfs et votre connaissance du jeu à rude épreuve.
En bref :
Minit est une oeuvre minimaliste à tout point de vue. On regrette d’ailleurs qu’elle se termine si vite et que son propos (pourtant unique et intéressant) ne soit pas plus développé. Elle n’en demeure pas moins une aventure prenante qui ne cesse de nous surprendre de bout en bout, tant par son histoire que part son gameplay. Rappelons également qu’il s’agit d’un jeu indépendant vendu 10 euros sur Steam. Un petit prix qui justifie d’autant plus que l’on s’y intéresse !