Test ZombiU, ou le scandale sanitaire de la viande humaine

Raphael Dufour le 1 mars 2013

Test ZombiU, ou le scandale sanitaire de la viande humaine

  • ZombiU
    pegiRating : ages_18_and_over publisher : Ubisoft genre : FPS platform : Nintendo Wii U releaseDate : 2012-11-30
  • ZombiU [import anglais]
    Two screens, twice the fear: Feel the tension mount as you try to keep an eye on your TV and controller screen Survival-horror at its best: Resources are in short supply while your enemies are legion you never know when you will find more weapons, ammunition, first aid and food. Use them wisely. Don’t leave home without your bob: The Wii U new controller becomes your Bug-Out Bag, the ultimate all-in-one survival kit for your tools, inventory, med kits, maps and more Ce jeu est une version importée, Il n’est pas garanti que le français soit disponible dans les options de jeu

Titre: ZombiU

Editeur: Ubisoft

Développeur: Ubisoft Montpellier

Prix: 50€ environ

Genre: Survival Horror

Plateforme: Wii U

ZombiU ! Le moins que l’on puisse en dire, c’est qu’il aura fait parlé de lui avant, mais également après sa sortie. Il s’avère être le jeu ayant, le jour du lancement de la nouvelle console de Nintendo, la lourde tâche de montrer les possibilités offertes par le Wii U gamepad, mais surtout de montrer aux joueurs que Nintendo a changé sa vision sur le « politiquement correcte » pour pouvoir élargir sa clientèle. Est-ce réussi ? Réponse dans ce test écrit (La vidéo test est également disponible).

Londres, 2000 ans d’Histoire, ville la plus peuplée du XIXème siècle, et de nos jours la ville la plus peuplée du Royaume-Unis. Huit millions d’habitants, quatre fois plus que Paris, une superficie dix-sept fois plus importante que la capitale française. Mais aujourd’hui, Londres subie un évènement catastrophique comme jamais le monde n’en a connu de mémoire d’homme. Aujourd’hui, une épidémie sans précédent touche la population londonienne. Ce n’est ni la Peste, ni le choléra, ni quoique ce soit de connu. Aujourd’hui, la population de Londres ne compte plus qu’un petit nombre de survivants impossible à quantifier. Ces derniers sont dans une situation plus qu’incertaine et ne sont pas à l’abri d’être contaminer n’importe où, n’importe quand. Nul ne sait comment cette épidémie à commencé, mais ce qui est certain, c’est qu’elle s’attrape par contact direct. Les personnes infectées meurent rapidement. Seulement, cette saloperie réanime en quelque sorte le cerveau, et ils se relèvent. Les contaminés ne sont plus qu’une parodie de ce qu’ils étaient autrefois : des être humains, bien vivants. Aujourd’hui, ces hommes, femmes, enfants et vieillards n’ont qu’un seul but, un besoin nécessaire à la survie de toutes les espèces, qu’elles soient animales, végétales, humaines… ou autre chose : le besoin de se nourrir. L’enfer sur Terre est arrivé ! Repentez vous pauvres fous, car la mort n’est plus la fin de notre existence sur Terre, ce n’est que le commencement d’un châtiment divin qui nous dépasse. Survivez, ou rejoignez les rangs… des morts-vivants.

Voilà pour la trame scénaristique, romancée évidemment.

Sachez cependant que votre but, en tant qu’être vivant, est de survivre à cette situation catastrophique. Seul face à une horde de Zombies n’est jamais une sinécure. Heureusement, un homme rentrera en contact avec vous dès le début, par l’intermédiaire du système de surveillance de Londres, pour vous aider à échapper à une mort violente. Sans arme pour vous défendre, il faudra courir pour ne pas servir de repas à vos anciens compatriotes et trouver un abri sûr dans le métro londonien. Un début qui commence donc très fort.

Votre nouvel ami, bien qu’invisible, vous guidera tout au long du jeu via une tablette (le haut-parleur de la manette est mis à contribution de façon intelligente). Il vous indiquera les prochains objectifs, par l’intermédiaire de cet objet, tout cela dans le seul but de vous sortir de cette situation dangereuse pour votre intégrité physique. Je ne vous le cache pas, cela ne se fera pas sans difficulté.

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Le scénario est ique pour toutes les personnes connaissant l’univers horrifique des morts-vivants, mais c’est en s’inspirant de iques comme les films de Roméro ou bien encore de Danny Boyle et son 28 jours plus tard que l’on peut espérer toucher un maximum de joueurs. Et de ce point de vue, Ubisoft Montpellier à réussi son pari. Le joueur arrive dans un univers ayant des règles connues, et c’est justement cette connaissance qui provoquera en grande partie un sentiment de peur. Quoi de mieux pour provoquer du stress que de mettre le joueur dans une situation où il sait qu’il va être attaqué, mais pas quand, ni comment, ni par combien de zombies. Sentiment d’autant plus fort que vous n’avez qu’une batte pour vous défendre, et quelques armes à feu aux munitions limitées qui peuvent attirer pleins de joyeux lurons en décompositions rien que par le bruit provoqué par un simple tir. Ubisoft nous fait renouer avec la peur, et on aime ça. On avance dans les bâtiments et zones ouvertes avec la boule au ventre. L’ambiance est bien présente, et cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas vécu ça (personnellement, pas depuis Resident Evil 1).

Fort heureusement, et comme dis plus haut, vous aurez à votre disposition pour sortir de ce bourbier un objet fort utile, une tablette. Tablette qui ressemble étrangement à la manette Wii U. Elle servira à gérer votre inventaire qui se trouve dans votre sac à dos, à utiliser le détecteur pour savoir, si oui ou non, il y a des êtres passablement dangereux pour votre santé dans les environs et à scanner les lieux pour découvrir quelques secrets. Ce scan est d’ailleurs bien utile. Outre le fait de pouvoir marquer les objets et autres ennemis voraces, vous aurez la possibilité de l’améliorer au fil de votre aventure pour avoir accès à des lieux inaccessibles autrement (pirater certaines portes, lire des codes lisibles uniquement avec votre scan). Le gamepad vous permet également par simple pression sur l’écran d’allumer ou d’éteindre votre torche (qui attire les ennemis), et de sélectionner l’arme de votre choix que vous aurez préalablement mis en raccourci pour éviter de fouiller dans votre sac alors qu’une horde fonce sur vous. Et oui. Ubisoft a fait en sorte que toute action soit faite en temps réel. Fouiller dans votre sac pour gérer votre inventaire ou scanner les lieux vous obligeront à regarder l’écran du gamepad, délaissant de ce fait l’écran de télévision. Et cela au risque de vous faire attaquer au même moment. Un autre élément provocateur de stress.

Joué comme un FPS, le survival-horror de la firme française n’a que peu de chose en commun avec d’autres licences en vue subjective. Tous les codes du survival sont là, et bien plus encore. Car Ubisoft, dans sa grande générosité a pensé à intégrer un nouveau concept jamais vu dans un jeu de cette trempe : pas de personnage principal. Vous jouez un type normal qui devra tout faire pour survivre. Si par malheur il se fait dévoré (et cela arrivera, vous pouvez me croire), vous vous retrouverez avec un nouveau survivant choisi aléatoirement par la console. Encore plus sadique, Ubisoft a fait en sorte que votre ancien personnage se transforme en mort-vivant, vous obligeant à aller l’occire avec votre nouvel avatar pour récupérer l’équipement. Revers de la médaille, il n’est pas rare que vous mourriez dans un endroit rempli de morts-vivants, ce qui complique quelque peu la récupération du contenu du sac de votre ancien personnage.

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Il faut donc apprendre à gérer son équipement pour ne pas se retrouver sans défense. Pour cela, un abri est mis à votre disposition dès le début, faisant office de base, et dans lequel se trouve un coffre à votre disposition vous permettant de ranger tous les objets amassés lors de votre exploration. Ce coffre est accessible à tous les survivants, ce qui permet de garder quelques armes de côté, histoire d’avoir une assurance vie plus conséquente que la batte (possédée par tous les personnages). Cet abri fera même office de lieu de sauvegarde symbolisé par un lit pour que votre personnage puisse se reposer. Une sauvegarde quelque peu contraignante du fait de devoir faire beaucoup d’aller-retour, surtout quand vous avez un impératif personnel vous empêchant de continuer et que vous ne souhaitez pas perdre votre progression. Mais du fait du nombre d’emplacements limités dans le sac (qui s’agrandit malgré tout au fil de l’aventure), vous serez de toute façon dans l’obligation de retourner à la base pour déposer vos nouveaux objets dans le coffre.

Dans ZombiU, zombies normaux côtoient des cracheurs de bile qui attaquent de loin mais aussi des zombies électrifiés qui attirent leurs copains avec le bruit et la lumière qu’ils provoquent. Je ne parle pas des policiers en armure anti-émeute protégés par un casque et de ceux équipés d’une bouteille explosive dans le dos et qui explose, vous occasionnant souvent… la mort. Le « Bestiaire » n’est pas très varié, mais c’est un jeu de zombies après tout.

Pour survivre à cela, vous aurez à votre disposition un arsenal qui se récupère en avançant dans le scénario. Et si au début, notre seule amie est une batte qui fait de faibles dégâts, et de surcroit contraignante à utiliser (car il faut la charger avec L et taper avec R), l’on récupère assez vite un 9mm qui pourra vous sauver la vie. Hors, les munitions sont limités et il vaut mieux attirer un zombie seul pour le tuer à coups de batte plutôt que de gâcher de précieuses munitions qui seraient plus utiles face à une horde. Fusils, fusils à pompe, mitraillettes automatiques. Vous aurez l’embarras du choix. Deux armes sortent du lot, il s’agit de l’arbalète qui permet de tuer les zombies et de récupérer les flèches ensuite sur les corps (clin d’œil à Daryl dans The Walking Dead ?) et le fusil à lunette. Ce dernier à un fonctionnement particulier car en utilisant la lunette, vous devrez passer sur l’écran du gamepad pour zoomer et dégommer quelques têtes putréfiées. Bref, le choix de l’armement est vaste pour éviter de se retrouver acculer dans un coin sombre, encerclé par un groupe de cadavres ambulants.

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« Sombre » est d’ailleurs l’adjectif de rigueur pour ce jeu. Et la lampe torche sera une de vos meilleures chances de survie. Il se trouve qu’elle possède une batterie qui se décharge au fil du temps. Heureusement pour vous, elle se recharge assez rapidement quand vous l’éteignez, et il est conseillé, si ce n’est vital, de la recharger complètement avant d’attaquer l’exploration d’un lieu plongé dans le noir. Cette plongée perpétuelle dans les ténèbres est une des raisons principales qui rend ce jeu angoissant. Mais à la vue des graphismes, on se demande si ce n’est pas aussi un prétexte, pour Ubisoft, de ne pas peaufiner leur titre. Soyons clair, ZombiU n’est pas spécialement beau, surtout en comparaison de certains titres auxquelles nous ont habitués les générations de consoles actuelles. Les textures ne sont jamais très recherchées, et la trogne de nos survivants pourraient éventuellement faire passer certains zombies pour des modèles de beautés. Mais est-ce vraiment si important que ça ? Je dirais que non, car l’ambiance est vraiment au rendez-vous, les décors sont sales à souhait, et le seul moment où vous verrez votre personnage est quand il monte et descend du lit. Et puis, vos personnages ayant une durée de vie assez courte et un charisme proche du néant, on ne s’y attache pas et ils ne deviennent qu’un simple moyen de voir la fin du jeu. L’on ressent malgré tout qu’un soin tout particulier à été apporté à la modélisation des cannibales. Même si certains sont programmés sur le même modèle, ils sont suffisamment nombreux pour éviter le « déjà vu ». Et certains décors comme le « tower bridge  » sont superbes.

Mais les graphismes ne font pas tout dans ce genre de jeu. L’ambiance sonore est cruciale et elle est excellente dans ZombiU. Les musiques sont très discrètes mais imaginez un endroit calme avec peu de visibilité. Vous savez que vous n’êtes pas seul car des bruits de pas et surtout un râle trop familier se font entendre. Vous avancez en serrant votre batte et en sachant pertinemment que la confrontation sera inévitable. Et là, un mort-vivant vous attaque, il est heureusement seul. Vous le frapper dans un grand cri, sans que cela semble lui faire quoi que ce soit. Il continu sa charge mais vous réussissez à le faire chuter. Vous profitez qu’il soit à terre pour lui assenez des coups et lui exploser la boîte crânienne. Les cris que poussent votre personnage à ce moment là, quand il s’acharne sur ce mort-vivant sont vraiment bien retranscrits. Le joueur ressent parfaitement l’angoisse de son personnage qui tente de rester en vie, tout comme il ressent cette peur quand il se met à courir et qu’il cherche sa respiration. Bref, tu tout bon à ce niveau.

En plus du mode solo, Ubisoft a également intégré un multi-joueurs comprenant plusieurs modes. Créé pour deux joueurs en local, le premier aura le pro controller et jouera un survivant là ou le joueur ayant le gamepad sera le roi des zombies. Ce « roi des zombies », incarné par le deuxième joueur, doit utiliser son écran tactile afin de déposer des unités mortes-vivantes pour empêcher le premier joueur d’atteindre son objectif. Objectifs qui changent selon le mode de jeu: Un genre de capture de drapeau, un mode survie (survivez le plus longtemps possible), et un autre mode vous obligeant à tuer un maximum de zombies avant de vous faire dévorer. Rien de transcendant, le multi-joueur à le mérite d’être assez marrant pour peu que vous et votre ami ayez le courage de faire les même cartes sans arrêt, car peu nombreuses. Et l’on regrettera l’absence d’un mode en ligne, que ce soit à un contre un ou bien en coopération.

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Le mode solo se termine en une quinzaine d’heures, ce qui est plus que correcte pour un jeu de cette catégorie. Deux niveaux de difficultés (poltron, normal) et un mode survie pour les plus courageux d’entre vous (le mode solo avec un seul survivant et si vous mourrez dans ce niveau de difficulté, votre sauvegarde sera effacée et vous devrez tous recommencer). Le multi rallonge la durée de vie de quelques heures pour peu que vous ayez quelqu’un avec qui jouer.

Pour conclure, ZombiU, fer de lance de la console de Nintendo, une des vitrines quand aux capacités d’utilisations du gamepad, est un bon jeu également décevant. Décevant peut-être parce que l’on attendait trop de lui. Pourtant, il a beaucoup de qualités, une ambiance de dingue, une maniabilité excellente, des idées intéressantes. Mais les graphismes moyens, l’absence d’un mode online, la difficulté de certains passages vraiment hardcore liée à la perte de plusieurs personnages dans un même endroit (histoire de gonfler encore plus les effectifs ennemis) pourraient en décourager plus d’un.

Notes:

  • Scénario: 14/20
  • Gameplay: 17/20
  • Graphsime: 13/20
  • Bande-son: 16/20
  • Durée de vie: 14/20

Note generale: 15/20

Points Forts:

  • Un Survival-Horror, un vrai !
  • L’utilisation du gamepad
  • Un hommage aux chefs-d’œuvre du genre
  • De vraie bonnes idées
  • Stressant

Points faibles:

  • Des survivants aussi charismatiques qu’une huître
  • Une difficulté pouvant en rebuter certains
  • Quelques bugs pouvant vous obliger à recommencer depuis le début
  • Aller-retour réguliers

Avis de Nadrak:

ZombiU malgré ces quelques défauts renoue avec un genre que l’on croyait disparu: le survival. Son ambiance malsaine et stressante en font un modèle du genre malgré une difficulté parfois frustrante. Un bon premier jeu pour la Wii U qui peux se vanter de nous montrer les vraies capacités du gamepad. Ubisoft à bien géré son affaire pour ne pas réitérer les erreurs du passé commises avec un certain Red Steel.

Test ZombiU, ou le scandale sanitaire de la viande humaine #6

« Quand il n’y a plus de place en enfer, les morts reviennent sur terre. »

Trailer:

  • ZombiU [import allemand]
  • Zombiu: Prima Official Game Guide

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